Timbre La Philatélie sur toutes ses coutures

La Philatélie sur toutes ses coutures

La Philatélie sur toutes ses coutures
 
 

La philatélie, ou art de collectionner les timbres, est apparue pratiquement dès le début de l'utilisation des timbres-poste, au milieu du xixe siècle. Et depuis cette époque, qui n'a pas soigneusement gardé les timbres de lettres provenant d'un pays très lointain ? Qui n'a pas entendu parler du 1 franc vermillon ou rêvé de découvrir une collection oubliée dans un vieux grenier ? Les timbres constituent de nos jours le principal objet de collection, bien avant les cartes postales, les pièces de monnaie, les estampes, etc. En France, on dénombre environ 500 000 collectionneurs de timbres. Populaire, mais non vulgaire, la philatélie anime parfois une part de la vie associative locale, mais elle reflète aussi les goûts et idées reçues, elle influence l'économie nationale et sert plus souvent qu'on ne l'imagine de refuge financier.

La naissance du timbre-poste

Sans revenir sur l'histoire postale, il faut rappeler que les timbres-poste ont vu le jour en Angleterre en 1840, à l'initiative de Rowland Hill. La taxe postale était, à l'époque, payée par le destinataire selon un barème compliqué proportionné à la distance. Un envoi en « port payé » était considéré comme insultant pour le destinataire que l'on jugeait incapable de payer le port. Rowland Hill proposa que la taxe de base soit abaissée à 1 penny (soit 10 centimes-or), quelle que soit la distance, et que le port soit payé d'avance au moyen de vignettes postales. Deux systèmes furent utilisés au début pour acquitter la taxe postale, les vignettes de Mulready – en réalité des feuilles ou enveloppes timbrées –, qui allaient être rapidement abandonnées, et le timbre mobile gommé, que le monde entier allait adopter. Le premier timbre, de couleur noire, représentait une effigie de profil de la reine Victoria, à l'âge de quinze ans, et ne comportait aucune mention du pays d'origine. De nos jours, la Grande-Bretagne est encore le seul pays au monde à n'être identifié, sur les timbres-poste, que par l'effigie du monarque régnant. En même temps que le timbre naissait aussi l'oblitération, sous la forme d'un cachet rouge représentant une croix de Malte, destinée à interdire toute réutilisation. Ces premiers timbres furent mis en vente, le 1er mai 1840, et ils remportèrent immédiatement un vif succès. Dès le 6 mai, ils affranchissaient la moitié du courrier de Londres. Le black penny, classique entre les classiques, est resté l'un des plus beaux timbres du monde. L'exemple de la Grande-Bretagne fut suivi par le canton de Zurich le 1er mars 1843, le Brésil le 1er juillet 1843, le canton de Genève le 30 septembre 1843 ; puis vinrent le canton de Bâle en 1845, les États-Unis d'Amérique et l'île Maurice en 1847.

Bien qu'elle ait été reprise chaque année à la Chambre des députés, de 1839 à 1848, la réforme postale ne fut réalisée en France que sous l'impulsion d'Étienne Arago, qui occupait les fonctions de directeur général de l'administration postale dans le gouvernement de la IIe République. Le décret relatif à la taxe de la lettre fut adopté par l'Assemblée nationale et promulgué le 24 août 1848. Un tarif unique de 20 centimes était institué pour la lettre simple, de moins de 7,5 g, sur toute l'étendue de la France, de la Corse et de l'Algérie. La vignette, noire aussi, représentait un profil de Cérès, et fut émise le 1er janvier 1849. En même temps que le 20 centimes était aussi émis un timbre à 1 franc pour les lettres dont le poids allait de 15 à 100 g ; sa couleur vermillon ainsi que sa rareté allaient le rendre fameux.

Parmi les autres pays qui suivirent rapidement l'exemple de la Grande-Bretagne, notons la Bavière qui commença l'émission de timbres le 1er novembre 1849, l'Espagne, le 1er janvier 1850, le Luxembourg, en novembre 1852. Les premiers timbres de ces trois pays sont noirs comme ceux de GrandeBretagne et de France. Avec ceux de Sardaigne, de Toscane et de Zurich, ils font partie des « noirs d'Europe ». Comme le remarque Edmond Locard, célèbre médecin légiste et grand philatéliste, une « collection de ces quelques timbres, avec toutes leurs variétés d'oblitérations, représente le summum de la distinction philatélique ».

Fabrication des timbres-poste

Plusieurs techniques sont utilisées pour reproduire le dessin des timbres.

La première technique utilisée en France a été la typographie, où l'encre est déposée par les saillies de l'empreinte. Elle laisse des contours nets, donne des aplats bien foncés et peut provoquer au verso une légère saillie appelée foulage. Très utilisée pour tous les timbres français jusqu'en 1928 et surtout pour les timbres de petite taille jusqu'en 1974, elle a été remplacée par la taille-douce.

Dans la taille-douce, procédé noble où le graveur n'a droit à aucun repentir, ce sont les creux, remplis d'encre, qui impriment le papier. À l'examen, l'encre dépasse le plan du papier ; elle est parfois sensible au toucher (comme dans les timbres d'Autriche ou du Liechtenstein). Les aplats, difficiles à réaliser, proviennent de l'entrecroisement de lignes serrées. Cette technique délicate est utilisée en France depuis 1928 ; un grand nombre de graveurs prestigieux l'ont employée (Gandon, Decaris, Combet, Forget en France ; Slania à l'étranger). Elle peut être associée à d'autres techniques plus modernes.

La lithographie est une technique plus simple. Elle n'a été utilisée en France que pendant des périodes troublées, pour les timbres de l'émission de Bordeaux pendant le siège de Paris, ou pour les « Coq » et « Marianne » d'Alger à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le dessin est fait sur une pierre spéciale dont toute la surface polie se trouve en contact avec le papier mais dont seules certaines parties peuvent, en raison d'un traitement chimique, recevoir l'encre. Ce procédé n'est plus utilisé.

L'héliogravure est une technique moderne, purement photomécanique, où l'homme n'intervient plus, et qui donne une reproduction d'une bonne exactitude. Comme pour la taille-douce, l'encre est contenue dans des creux, assez proches néanmoins pour donner de très bons aplats. Elle a été peu utilisée en France (premier timbre en 1966).

L'offset, enfin, technique la plus moderne, dérive du procédé lithographique ; c'est elle qui est utilisée pour toutes les reproductions en couleurs des magazines. Comme pour l'héliogravure, il s'agit d'un procédé photomécanique dans lequel les reliefs portent l'encre, ce qui permet des aplats parfaits et sans foulage. Cette technique convient admirablement à l'impression des timbres polychromes. La France a commencé à l'utiliser en 1987 seulement.

Le style des timbres, plus encore que la technique d'impression, est le sujet qui donne aux timbres le style familier qui permet d'en reconnaître du premier coup d'œil le pays d'origine. C'est ainsi que la France privilégie les paysages touristiques et les portraits, et excelle dans les reproductions d'œuvres d'art. Les timbres de la république fédérale d'Allemagne se caractérisent par des vignettes beaucoup plus abstraites, très souvent symboliques, et reproduisent volontiers une partition musicale avec un texte écrit.

Les différents timbres

À côté des timbres-poste habituels, on trouve aussi des timbres dits pour la poste aérienne, qui n'ont plus de raison d'être de nos jours (le courrier « prioritaire » ayant remplacé le courrier « par avion »), des timbres-taxe, des timbres de service ou de franchise, des timbres préoblitérés, etc. Ils sont parfois munis de bandes phosphorescentes pour le tri automatique du courrier. On les trouve aussi présentés en carnets, en « roulettes » de distributeurs, en « entiers postaux » dont la vignette est préimprimée sur une carte postale, une enveloppe ou un aérogramme. En France, les timbres à surtaxe sont émis au bénéfice de la Croix-Rouge. Le matériel qui sert de support au timbre est toujours du papier gommé, très souvent filigrané en Angleterre et en Allemagne ; en Suisse, il contient souvent des fils de soie. Les timbres autocollants d'abord émis aux États-Unis sont maintenant répandus dans de nombreux pays pour les tarifs courants. Depuis les années 1970, certains pays ont émis, à des fins purement commerciales, des timbres dorés ou argentés et des timbres en bois ou en plastique. La forme habituelle des timbres est rectangulaire, avec une exception célèbre, les timbres triangulaires du Cap. Les timbres fiscaux, qui servent à acquitter une taxe fiscale ou parafiscale, étaient collectionnés autrefois avec les timbres-poste auxquels ils ressemblaient souvent. En dehors de quelques utilisations mixtes, ils font maintenant l'objet de collections distinctes et, s'ils ont beaucoup moins d'adeptes, ils ont néanmoins leur catalogue spécialisé.

Le choix d'une collection

La collection de timbres a beaucoup évolué depuis la naissance de la philatélie. Au tout début, elle était souvent « mondiale », chaque collectionneur se procurant sans difficulté un exemplaire de chaque timbre émis dans le monde entier, afin de « boucher les cases » de son album et sans tenir compte de l'état des timbres (déchirure, pelurage, marges courtes, oblitération maculée, etc.). Depuis lors, le nombre de timbres émis dans le monde est devenu tel que la constitution d'une collection universelle est devenue impossible. Le collectionneur se consacre donc à une époque, un pays (habituellement le sien), à un thème particulier, à une seule émission, voire à un seul timbre. En revanche, il attache de plus en plus d'importance à l'état du timbre. Le timbre a en effet son marché, avec ses négociants, ses catalogues, ses cotes. Il est donc normal de distinguer les pièces selon leur qualité. Les timbres oblitérés sont dits « superbes », « très beaux » ou « beaux », en fonction de la taille des marges, de la qualité de la dentelure, de la fraîcheur des couleurs, de la légèreté de l'oblitération, etc. Les timbres « défectueux » ont un gros défaut apparent et sont invendables. Pour les timbres neufs, la tendance fait préférer les timbres à gomme intacte, qui n'ont jamais été fixés à un album par l'intermédiaire d'une « charnière » gommée. Cette mode qui concerne la partie non visible du timbre est critiquée avec raison. Elle s'impose toutefois pour tous les timbres émis depuis 1940, d'autant plus que les amateurs collectionnent maintenant leurs timbres à l'intérieur de pochettes en plastique laissant le verso des timbres intact.

Timbres neufs ou oblitérés ?

Les timbres neufs, n'ayant jamais servi, sont plus plaisants ; leur cote est habituellement plus élevée ; ils se revendent bien, car on en apprécie facilement la valeur marchande. On peut leur reprocher leur difficulté de conservation en climat humide, la possibilité de trucage (regommage), et surtout le fait même que, n'ayant jamais servi, ils présentent un intérêt peu philatélique. Les timbres oblitérés échappent à ces critiques. Mais ils sont souvent enlaidis par leur oblitération. Leur cote est la plupart du temps beaucoup plus faible que celle des timbres neufs, la décote à la revente plus importante et, à l'exception des timbres « classiques », leur valeur est plus difficile à apprécier et leur revente plus hasardeuse. De plus, aucune oblitération n'étant par définition semblable, chaque timbre devrait être examiné et apprécié séparément. Pour les petites valeurs classiques, comme le 20 centimes Empire, qui a été émis à des milliards d'exemplaires (les numéros 14, 22 et 29 du catalogue Yvert et Tellier), la valeur marchande est normalement très faible, mais peut être très fortement augmentée en fonction de la rareté de l'oblitération.

La constitution d'une collection

Très souvent, le point de départ d'une collection est un héritage ou un don. Le collectionneur achète les émissions modernes aux guichets de la poste, se procure les petites pièces par troc dans les clubs philatéliques qui font circuler les carnets d'échanges. Il achète les pièces plus rares auprès de négociants qui sont en principe affiliés à la C.N.E.P. (Chambre française des négociants et experts en philatélie) ou à l'occasion de ventes aux enchères ou sur offres. Il fait expertiser les pièces d'un certain prix, qui sont simplement signées, ou font l'objet d'un certificat descriptif avec photographie. Si la collection de timbres ne connaît pas a priori de limite, il apparaît néanmoins clairement que le critère « philatélique » prime : les timbres ou documents affranchis doivent être des éléments normaux de l'activité postale. Le collectionneur se détourne habituellement des « souvenirs philatéliques » qui n'ont pas voyagé, des émissions purement commerciales de certains pays dites « abusives », et des pièces qui n'ont pas valeur d'affranchissement. En revanche, les timbres d'usage courant, émis pendant longtemps, souvent en de multiples tirages, réunissent toutes les variétés d'impression, de papier, de filigrane, d'oblitération, d'utilisation, qui sont la base même de la philatélie. Pour un pays comme la France, qui a déjà une longue histoire philatélique, le collectionneur tente de réunir, habituellement sous forme d'oblitérés, les timbres dits classiques, jusqu'en 1900 (en pratique, les types Cérès, Empire et Sage), et, à l'état neuf, les timbres émis depuis lors.

Si les amateurs collectionnent avant tout les timbres de leur propre pays, il faut néanmoins souligner qu'un prestige particulier s'attache à un petit nombre de pays, en particulier la Grande-Bretagne et la France, leurs anciennes colonies, les anciens États allemands ou italiens, la Suisse, le Benelux, l'Allemagne. En dehors des simples raisons historiques et des traditions culturelles, on peut remarquer que le niveau socio-économique de ces pays est parmi les plus élevés du monde. Le principe d'une collection quelconque dépend, par définition, de l'existence d'une forte demande. Or cette demande n'existe pas dans les pays où le pouvoir d'achat est insuffisant ou mal réparti dans la population. Le cas des anciens pays socialistes de l'Europe de l'Est est un peu particulier. Ces pays ont émis énormément de timbres, souvent vendus uniquement par année complète au reste du monde. Ils étaient peu demandés, bien que très collectionnés dans leur pays d'origine. Le développement économique des pays d'Extrême-Orient (Japon, Chine, Corée du Sud) explique l'intérêt très vif pour les timbres de ces pays.

Faux et truqués

La valeur commerciale très élevée des timbres, et en particulier des premières émissions, a vite attiré les faussaires. Le plus célèbre est certainement Jean de Sperati, dont l'activité a été très importante entre les années 1930 et 1950. Utilisant du papier authentique et un procédé de reproduction dérivé de la lithographie, il fit des faux si réussis qu'ils trompèrent beaucoup d'experts. Par leur qualité et leur prix, ils sont souvent jugés dignes de figurer, comme faux évidemment, dans des collections d'amateurs. Les collectionneurs faisant maintenant expertiser toutes les pièces importantes, le risque d'avoir des timbres faux ou réparés dans sa collection peut être considéré comme à peu près nul. Cette éventualité en fait concerne surtout les petites valeurs modernes dont on peut modifier la couleur par des traitements chimiques ou que l'on fait regommer (on peut parfois distinguer le regommage lorsque la dentelure imprégnée de colle devient très rigide et coupante).

La vogue grandissante de l'histoire postale

Depuis les années 1960, la philatélie tend à évoluer de la simple collection de timbres isolés vers celle des lettres, s'appropriant ainsi l'histoire postale dans son ensemble. Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette évolution : la lassitude devant la simple activité de « boucheur de cases », surtout si certaines doivent rester éternellement vides, le goût d'une certaine érudition et une culture qui cherche davantage à retrouver son passé, l'existence de sociétés, de revues et de monographies spécialisées et, enfin, la mode venue de l'étranger. Qui ne pourra jamais s'offrir le 1 franc vermillon, tiré à l'époque à 250 000 exemplaires et dont il reste bien peu de très beaux spécimens, pourra facilement et à peu de frais se passionner pour l'histoire postale de sa ville ou de sa région, en réunissant des lettres courantes et affranchies au tarif simple. Il devra bien sûr se familiariser avec les différents tarifs postaux, les différentes émissions, les systèmes de taxation, les différentes oblitérations (ferroviaires, navales, militaires, etc.). Certaines pièces rares proviennent de bureaux particuliers, ou bien reflètent des changements de tarif particuliers. Celui du 1er septembre 1871, qui a fait passer le port de 20 à 25 centimes sans qu'un timbre correspondant fût prêt, a vu fleurir les affranchissements complémentaires les plus variés, qui sont maintenant fort appréciés. De même, le changement de tarif du 1er janvier 1917, qui faisait soudain remonter le port de 10 à 15 centimes (soit une augmentation de 50 p. 100 !), se caractérise, lui, par de nombreuses possibilités différentes de taxation pour affranchissement insuffisant. Enfin, le tarif à 5 francs du 1er janvier 1947 n'a duré qu'un seul jour et les enveloppes affranchies à ce tarif sont donc extrêmement rares.

La France est d'ailleurs privilégiée pour cet aspect de l'histoire postale : l'existence de colonies, de bureaux à l'étranger, de lignes maritimes régulières vers l'Amérique du Sud, le Moyen et l'Extrême-Orient, les guerres et les changements de régime assurent à la collection de timbres français une variété qui n'est partagée par aucun autre pays. Les pièces les plus prestigieuses de la collection de France ne sont-elles pas les fameux « ballons montés » du siège de Paris en 1870-1871, ancêtres véritables de la poste aérienne ? La poste aérienne par ballons montés avec aéronautes a été improvisée, en quelques jours, et fut le seul lien entre la capitale et ses deux millions d'habitants et le reste de l'univers. Peu de collectionneurs peuvent se permettre de posséder un pli de chaque ballon, voire de chaque destination, mais toute collection doit s'enorgueillir d'en compter au moins un. En sens inverse, seuls les pigeons voyageurs transportant des épreuves photographiques réduites, ancêtres des microfilms, assurèrent la communication entre la province et Paris.

Marcophilie et préphilatélie

Par le biais de l'histoire postale, la philatélie recoupe donc un autre domaine, apparemment plus ingrat, mais aussi intéressant ; il s'agit de la marcophilie, ou étude des marques postales, que celles-ci soient antérieures à l'apparition du timbre (préphilatélie) ou non. C'est surtout dans le but de remonter plus loin dans l'histoire postale de son département ou de sa ville que le collectionneur s'intéresse aux marques manuscrites (xviie s.), aux marques de port dû et de port payé, aux marques de déboursé (apposées lorsque le facteur ne pouvait pas remettre une lettre en port dû à son destinataire et la rendait à son bureau), aux marques de petite poste (correspondance à l'intérieur d'une grande ville) et d'entrée aux frontières, aux griffes linéaires de bureaux, etc. De nos jours, la marcophilie dite moderne redonne un peu de piquant à une collection sans histoire, en rassemblant les flammes d'oblitération, les cachets manuels, les cachets de la poste militaire, etc. À une autre échelle, on peut estimer que l'avenir du timbre-poste comme instrument de paiement d'une taxe postale n'est pas assuré. En revanche, sous une forme ou une autre, la pratique des messages écrits ne disparaîtra jamais et, quel que soit le degré d'informatisation, ils recevront toujours des marques postales. La marcophilie classique rejoindra ainsi, après la période bariolée de la philatélie, la marcophilie du futur.

Les collections thématiques

Les collections thématiques se sont surtout répandues depuis la Seconde Guerre mondiale. Elles s'appuient uniquement sur le dessin du timbre ou de l'oblitération, indépendamment de la date et du pays d'émission. Le thème peut être soit figuratif (le « cheval », les « champignons », les « voiliers », etc.), soit abstrait (« histoire de l'unité européenne », l'« assassinat en histoire », le « temps et sa mesure », la « gastronomie », etc.). On peut utiliser tous les documents postaux (timbres, lettres, oblitérations) se rapportant de manière directe ou allusive au thème choisi. Ce type de collection qui procède par associations d'idées est particulièrement difficile, car il demande une érudition poussée et un important travail personnel. Toute collection thématique est par définition originale et sans modèle. Activité passionnante pour le collectionneur qui utilise toutes les ressources de sa bibliothèque et de son esprit pour bâtir un plan original et équilibré. Collection souvent difficile à revendre, car, plus que pour d'autres collections, son charme ne tient-il pas à la recherche plus qu'à la possession ?

Pourquoi des philatélistes ?

Une activité qui, en France seulement, regroupe au moins un demi-million de personnes, incite à s'interroger sur une telle passion. Pourquoi collectionne-t-on ? Parmi les raisons, E. Locard retenait le culte du beau, la culture, le placement, l'orgueil, le goût de la « chasse », le goût du classement. Pour les psychanalystes, la philatélie serait le reflet d'une névrose obsessionnelle, activité confusionnelle qui repousse sans cesse sa propre fin, car une collection ne peut être complète ! On peut ajouter que la plupart des collectionneurs sont des hommes. Cela serait-il dû à la prédominance supposée du cerveau droit chez les hommes, ce qui les rendrait plus aptes aux activités de type mathématique, au repérage spatio-temporel et aux classements, alors que les activités verbales et intuitives du cerveau gauche prédomineraient chez les femmes ? En tout cas, jeu ou passe-temps, cette activité peut passionner aussi bien le simple citoyen que les grands de ce monde. On compte parmi les grands collectionneurs l'empereur Napoléon III, le roi d'Angleterre George V, Franklin Roosevelt... Le plus grand collectionneur fut le comte Ferrari de La Renotière, d'origine suisse, dont la collection dispersée au lendemain de la Première Guerre mondiale ne pourra plus jamais être égalée. La prestigieuse Académie de philatélie, fondée en 1928, rassemble quarante membres titulaires, parmi les philatélistes les plus compétents et les plus érudits, ainsi que des membres correspondants français et étrangers.

La philatélie dans le monde

Une enquête d'un institut de sondage concluait que 580 000 personnes en France se considéraient comme « philatélistes », alors que plus de six millions avaient été « collectionneurs de timbres » à un moment de leur existence. Ces chiffres sont à rapprocher de celui du fichier d'un bon organisateur de ventes sur offres à Paris qui en répertorie de 15 000 à 20 000. Ils indiquent qu'il existe des cercles concentriques de collectionneurs, depuis ceux qui découpent simplement les timbres de leur courrier jusqu'à ceux pour qui philatélie allie culture et passion. On peut en déduire aussi que dans les pays développés 1 p. 100 de la population collectionne activement les timbres, soit trois millions de personnes en Europe et de cinq à huit millions dans le monde entier. Que la libération économique et sociale en Chine se soit accompagnée d'un énorme et brusque engouement pour la philatélie reflète bien les liens que celle-ci entretient avec le niveau de développement. On peut imaginer que les pays les moins développés découvriront eux aussi la philatélie, et leur passé colonial, en même temps que l'accès à un meilleur niveau de vie. Les caractères des collections et des collectionneurs diffèrent-ils d'un pays à l'autre ? Certainement pas. Si les Américains par exemple s'intéressent peu à l'histoire postale et davantage aux variétés modernes, il s'agit là de différences très minimes, et l'ambiance d'un club ou d'une exposition est la même partout, surtout dans les pays occidentaux qui ont participé à la naissance du timbre et qui sont les pays les plus développés.

Philatélie et placement

La philatélie diffère considérablement des autres types de placements financiers dans le domaine artistique : il existe en effet des catalogues qui permettent de calculer assez exactement la valeur marchande d'une pièce ou d'une collection. La cote est un élément de référence et représente le prix de vente pratiqué par un négociant incluant ses frais commerciaux (bénéfice, stockage, etc.). On lui applique souvent une réduction de 30 à 60 p. 100. Le marché est actif et rassemble un grand nombre de négociants et d'amateurs. Une centaine de ventes aux enchères ou sur offres ont lieu chaque année en France. Le timbre peut être négocié facilement dans le monde entier, en outre il se prête facilement à l'anonymat et à la discrétion. À la différence des autres types de collection, une collection de timbres peut très bien être constituée de pièces moyennes que l'on peut acheter ou réaliser de manière fractionnée. Surtout, des études consacrées à son intérêt financier comparé aux autres types d'investissement classiques, il ressort qu'à long terme, sur 30 à 40 ans, il constitue probablement l'un des meilleurs placements possibles. C'est ainsi que les timbres classiques de France, oblitérés, ont augmenté de soixante-dix fois en francs constants, c'est-à-dire corrigés de l'inflation, de 1904 à 1978 (étude faite par Alain Massacrier et Jacques Reynaud). Pendant cette même période, le revenu personnel a été multiplié par cinq. La croissance du prix des timbres, tant oblitérés que neufs, a donc été sur cette période très largement supérieure à la croissance du revenu moyen. Les autres biens de placement (terrains, valeurs mobilières, or) ont un prix en « équivalent salarial » décroissant sur le long terme. Ils peuvent dépasser l'inflation, mais heureusement ils sont battus (ou devraient l'être) par l'évolution du revenu personnel. Seuls les timbres et quelques autres objets d'art voient leur prix en équivalent salarial augmenter. Ils ont pour Jean Fourastié des prix « surréels », parce qu'il n'existe aucune restriction concrète à leur variation. Cette estimation est valable bien sûr sur le moyen et le long terme. À court terme, les aspects spéculatifs l'emportent.

Philatélie et spéculation

La spéculation concerne uniquement les timbres neufs. Ils sont achetés directement aux guichets de la poste, ou bien rachetés sur le marché dans les mois qui suivent le retrait opéré pour créer une pénurie. Parfois, il s'agit d'une pénurie involontaire, la demande ayant été plus forte que l'offre. La spéculation a été particulièrement importante en France pendant la période de l'Occupation. Les rationnements entraînèrent une épargne forcée importante, s'ajoutant aux sommes acquises frauduleusement et qu'il fallait blanchir. Le timbre apparut comme le placement idéal, mais la grande quantité des timbres émis et leur utilisation très limitée ont gonflé les stocks. On considère habituellement que les timbres sont sortis de tout mouvement spéculatif au bout d'une vingtaine d'années après leur émission. À ce moment, leur cours est fixe et n'évoluera plus qu'en fonction des seuls critères de rareté vraie.

Art et philatélie

La diffusion croissante des arts se reflète en philatélie comme dans tout notre environnement. Si certains pays ou certaines époques n'ont pas hésité à produire des vignettes vraiment laides (le sommet étant sans doute atteint par les timbres pour colis postaux d'Algérie de 1899 à 1939), le timbre a toujours été reconnu comme un symbole national d'autant plus important qu'il était destiné à voyager à l'étranger. C'est ainsi que des artistes très célèbres comme Koloman Moser, du groupe Sécession, en Autriche, et Alfons Mucha, fameux pour ses affiches « Art-Déco » en Tchécoslovaquie, ont dessiné des timbres qui reflètent à la fois leur style et leur patriotisme. La France, après avoir utilisé la Marianne de Cocteau en 1961, a encouragé la « création philatélique » en confiant un ou deux timbres par an à des artistes contemporains (Trémois, Agam, Alechinsky, Messagier, Folon, Dewasne...). À côté des simples reproductions d'œuvres d'art, qui se sont répandues dans le monde entier et constituent un « musée imaginaire » immense et populaire, les timbres contribuent donc aussi à part entière au patrimoine artistique original du xxe siècle.

Philatélie et politique

Image de la nation, et aussi du pouvoir politique, le timbre a toujours symbolisé l'État et les idéologies qu'il voulait transmettre et il a pu même servir d'outil de propagande. En France, la IIe République choisit Cérès, double symbole des moissons et de la liberté, mais l'apparition de l'effigie du prince président en 1852 laissait augurer de l'évolution rapide du régime vers l'Empire. La IIIe République, avec le type Sage, choisit avec soin un symbole neutre, « la paix et le commerce régnant sur le monde ». Au début du xxe siècle, l'élégante « Semeuse » de Roty s'opposait sans peine à la « Germania » armée de l'Empire allemand. Ces efforts de propagande n'ont jamais cessé ; on les retrouve surtout à l'heure actuelle dans les timbres qui se font le reflet des grandes campagnes contre la faim, la drogue, l'analphabétisme, etc.

Le marché philatélique est suffisamment important pour que tous les gouvernements se préoccupent d'assurer avec les nouveautés et à très peu de frais des rentrées régulières. D'où le développement des « points philatéliques », des musées postaux (un à Paris et une dizaine en province), des expositions nationales et internationales. À l'autre extrémité de la vie économique et sociale, la philatélie est un moteur puissant de la vie associative par l'intermédiaire d'un millier de sociétés et de clubs philatéliques, dont les deux tiers sont fédérés sur le plan national.

Les nouveaux produits postaux

L'évolution de l'économie et des techniques a conduit à une nouvelle image de la poste (qui a déjà perdu son privilège de monopole national dans plusieurs pays) ainsi que des produits qu'elle offre.

Les nouveaux timbres courants sont souvent autocollants, vendus en carnets. La poste a profité de la Coupe du monde de football en 1998 pour émettre un timbre de forme circulaire évoquant un ballon. Ce fut la première fois en Europe qu'un tel format était adopté. L'instabilité financière héritée des années 1970 a fait que de nombreux pays émettent maintenant les timbres courants pour une lettre simple de moins de 20 grammes soit avec une valeur représentée par une lettre, soit sans valeur imprimée et donc à validité illimitée. Le timbre perd ainsi de sa valeur fiduciaire et se rapproche d'un « bon » ouvrant droit à un simple service, un peu comme un ticket de métro. À l'inverse, les beaux timbres illustrés continuent à être émis pour attirer le collectionneur potentiel. Certains pays se sont d'ailleurs fait la spécialité de n'émettre des timbres que dans un but purement commercial, en misant sur l'attrait du public pour telle ou telle thématique. Le sommet de l'absurde dans ce domaine a peut-être été atteint, en 1997, par l'émission d'une série de neuf timbres consacrés au chat du président Clinton par la République centrafricaine. Bien sûr, de telles émissions n'ont aucun intérêt philatélique.

Le courrier international est souvent acheminé, non plus individuellement, mais en « gros », par des transporteurs qui le livrent à des centres de tri près des lieux d'arrivée (Bruxelles, Amsterdam ont été les premiers de ces centres). Par ce système qui bénéficie légalement de certaines faiblesses de la réglementation internationale de 1876, le coût du transport est notablement abaissé, au détriment bien sûr de la rapidité !

Inversement, les plis importants sont de plus en plus souvent confiés à des transporteurs privés (FedEx, D.H.L., U.P.S., etc.) qui assurent une livraison rapide à des tarifs dix fois supérieurs à celui d'un affranchissement normal « par avion » ou « prioritaire ».

Les services de la poste elle-même émettent en distributeurs automatiques ou aux guichets des vignettes autocollantes que l'on peut programmer pour correspondre exactement au montant de l'affranchissement. Elles sont peu collectionnées, bien que tout les assimile à des timbres. Dans certains pays étrangers, le style de certaines vignettes des services de poste est suffisamment recherché pour que la confusion avec de vrais timbres soit possible.

Enfin, depuis le début des années 1990, la poste multiplie les offres de « prêts à poster » (P.A.P.). Analogues aux « entiers postaux » classiques, ils s'en distinguent par une très grande variété de présentation ou d'emploi. Il s'agit de cartes postales ou d'enveloppes, préaffranchies par des vignettes imprimées sans désignation de valeur et donc à validité illimitée. On distingue des enveloppes simples, ou illustrées « bonne année » ou « joyeux anniversaire », ou encore des enveloppes-réponses contenant une carte illustrée et une grande carte-lettre elle aussi préaffranchie pour la réponse. Il existe aussi des enveloppes illustrées « régionales » qui reprennent comme motif des timbres déjà émis, des enveloppes pour courrier de 100 ou de 500 grammes, des cartes que l'expéditeur peut illustrer lui-même, des enveloppes, imperméables et indéchirables, pour les documents importants, des emballages préaffranchis internationaux différents selon la destination, etc. Tous ces produits prêts à poster sont vendus à un prix bien supérieur à celui du simple affranchissement.

Dans tous les cas énumérés ici, il s'agit d'acheminer du courrier accompagné de marques postales au moyen d'une contrepartie financière. Même si la philatélie doit s'adapter à ces nouvelles conditions, sa nature même ne changera pas.

L'avenir de la philatélie

La philatélie, comme beaucoup d'activités qui peuvent provoquer une collection d'art, apparaît soumise actuellement à des influences socio-économiques complexes et contradictoires que nous présenterons brièvement.

De la mort programmée du courrier ?

Le courrier que reçoit un particulier à la fin du xxe siècle n'est affranchi par des timbres que dans la proportion du quart. Le reste est représenté par des affranchissements mécaniques, ou bien des lettres en port « payé » ou en « compte avec la poste » : c'est là l'essentiel du courrier d'entreprise ou du courrier administratif. Quant au courrier privé, il n'est affranchi le plus souvent qu'avec des timbres dits « courants » du genre « Marianne ». Le courrier et, avec lui, la philatélie sont-ils en train de disparaître ? Téléphone, fax, courrier électronique, tout contribue à faire disparaître la lettre « classique » : lettre familiale ou lettre d'affaires, que l'on rédige avec soin, que l'on timbre, que l'on confie à un facteur, et qu'éventuellement on attend avec impatience ou angoisse. Les boîtes aux lettres ne sont-elles pas de plus en plus des réceptacles de publicités où se mêle, parfois, une missive de l'administration fiscale en « affranchissement informatique » ? On peut regretter, comme le font les sociologues, la disparition programmée du lien écrit, réfléchi, signifiant, lettre intime que l'on garde précieusement ou message littéraire destiné à être lu en public ou à circuler dans un cercle d'intimes. Un véritable cérémonial social comportant ses règles, ses coutumes comme le choix du papier ou de l'enveloppe : les amoureux de la Belle Époque utilisaient par exemple des enveloppes décorées dites « valentines » et l'emplacement du timbre répondait à une codification secrète ! Ce moment important de la vie quotidienne est largement évoqué par la littérature, la peinture ou le cinéma.

Le fax, dont la confidentialité est tellement difficile à préserver, et le courrier électronique (e-mail) ne se prêtent ni aux rituels sociaux, ni au respect de l'orthographe, ni surtout à la sauvegarde du message. Et pourtant, le courrier personnel professionnel est toujours indispensable, et sa masse même ne fait qu'augmenter. L'utilisation du timbre, néanmoins, diminue du fait de nouvelles techniques de transport ou d'affranchissement.

La population des collectionneurs « classiques »

Le monde des collectionneurs de timbres tel que l'on peut l'apprécier par différents critères reste stable ou se tasse légèrement : une dizaine de milliers pour les clients réguliers des ventes, une vingtaine de milliers pour les visiteurs du Salon philatélique d'automne, environ 80 000 pour les membres des sociétés philatéliques réunies au sein d'une fédération nationale, etc. Cette population reste à 90 p. 100 masculine et tend à vieillir. Les jeunes s'intéressent toujours à la philatélie, mais les pressions professionnelles et la facilité d'accès à de nombreux loisirs éloignent les adultes de ce passe-temps. En revanche, la retraite ou la préretraite conduisent souvent à un retour à des activités de loisirs plus calmes, dans le cadre d'une vie associative bien organisée. L'élévation générale du niveau d'études, le goût de l'histoire vont de pair avec le développement de l'histoire postale et de la collection de lettres et documents. À l'inverse, d'autres esprits peuvent s'épanouir dans la collection thématique qui procède essentiellement par association d'idées et constitue une occasion unique de constituer une « somme » personnelle sur n'importe quel sujet.

Le poids de la crise économique

La crise économique limite bien sûr les dépenses en philatélie comme dans l'ensemble du marché de l'art. Mais elle ne peut masquer une augmentation vraie, continue du revenu des Français, de cinq à huit fois depuis le début du xxe siècle. Dans les différentes tempêtes économiques qui ont agité le siècle, le timbre est toujours apparu comme une bonne valeur refuge, permettant de surpasser largement l'inflation. C'est ainsi que, de 1900 à 1980, la valeur du timbre, en général, a augmenté de quatre-vingts fois en francs constants, mais aussi de vingt à quarante fois en prix dits salariaux. Cela montre assez l'intérêt d'une collection sur le long terme. Néanmoins, le prix des timbres petits et moyens a chuté récemment, qu'il s'agisse de la fin d'une période de spéculation ou encore du résultat inattendu d'une certaine augmentation du niveau de vie. Le collectionneur moyen, en effet, dispose d'informations et de possibilités financières auxquelles seuls de grands bourgeois avaient accès en 1900. Il délaisse les petits timbres tirés en trop grand nombre et s'intéressera davantage aux grosses pièces, plus rares, pour lesquelles la demande est toujours aussi vive. La mode est à la période dite classique (avant 1900), sous deux formes : en premier lieu, les timbres neufs, très rares, et qui font l'objet d'un marché actif ; ensuite, les timbres sur lettre et l'histoire postale. Quelle que soit l'évolution future des correspondances, on peut prédire que les lettres de la première émission ou qu'un pli par « ballon monté » (guerre de 1870-1871) garderont toujours leur valeur.

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