Centenaire de la découverte du bacille de la lèpre par Gerhard Henrik Armauer Hansen (1841-1912), médecin bactériologiste norvégien
Timbre : HANSEN CENTENAIRE DE LA DÉCOUVERTE DU BACILLE DE LA LÈPRE : L'émission de ce timbre commémore un tournant dans l'évolution de la médecine qui est aussi un événement dans l'histoire de l'humanité : la découverte du bacille de la lèpre, par G. H. Armauer Hansen, dans la plus ancienne ville du royaume de Norvège, Bergen, qui s'honore de l'avoir vu naître en 1841. Depuis des temps immémoriaux, cette infection couvrant la peau de pustules et d'écailles était entourée de préjugés archaïques et de croyances tenaces. Le Moyen Age y voyait la sanction divine de graves fautes: la médecine la considéra longtemps et encore du vivant de Hansen, comme une maladie miasmatique ou héréditaire. L'originalité du grand Norvégien fut de déclarer qu'il s'agissait d'une maladie contagieuse, et de prouver par ses recherches l'existence d'un bacille qui en était la cause. Hansen était ainsi un des premiers à trouver l'origine d'une infection chronique dans un microorganisme spécifique. Comme toute l'Europe, la Norvège, longtemps affectée par la lèpre, avait vu le mal disparaître presque complètement à la fin du Moyen Age. On dénombrait pourtant encore 3 000 cas dans ce pays vers 1860, et l'hôpital Saint-Jorgen de Bergen était devenu un centre mondial de léprologie, sous l'impulsion d'un Boeck et d'un Danielssen dont l'œuvre avait été distinguée par le Prix Monthyon de notre Académie de médecine. C'est à Saint-Jorgen de Bergen que, deux ans après sa thèse passée à 25 ans, Hansen fut nommé assistant en 1868, et c'est là qu'il va consacrer quarante-quatre années de sa vie, jusqu'en 1912, date de sa mort. à l'étiologie de ce mal. A l'époque, la doctrine, appuyée sur l'autorité de la Société royale de Londres et sur le crédit accordé aux travaux de Danielssen, c'est l'hérédité de la lèpre. Malgré le respect qu'il porte au maître, le jeune assistant cherche à vérifier une autre hypothèse : sur chaque cadavre qu'il examine, il recueille des spécimens, afin de préparer des coupes histologiques qu'il étudie minutieusement. Dès 1871, Hansen observe de petits bâtonnets dans les lésions léprotiques, et dans chaque spécimen il reconnaît les mêmes bacilles. D'ardents débats opposent alors le maître et l'assistant. le premier s'en tenant à des interprétations scientifiques désormais caduques, l'autre n'avançant. malgré sa conviction, qu'avec la plus grande prudence. La bactériologie n'en est encore en effet qu'aux balbutiements. Bassi, le premier, en 1838, avait trouvé l'agent caûsal de la maladie du ver à soie, et soutenu que des maladies humaines pouvaient provenir d'organismes microscopiques. En 1857, avait été identifié par Brauell le bacille de l'anthrax. La découverte du bacille de la lèpre par Hansen intervient quatre ans après que Baumgarten a observé le bacille de la tuberculose, que Koch réussira à cultiver en 1882. Hansen passera la fin de sa vie à prouver qu'il a bien découvert la cause spécifique de la lèpre. Il aura la joie de voir son opinion triompher en 1897, au premier Congrès international de la lèpre. Mais il tentera en vain la culture du bacille que personne n'a d'ailleurs réussie à ce jour, à moins que le Congrès du Centenaire ne révèle le nom de celui qui aurait ainsi apporté une réponse à cette énigme de la médecine moderne.
Année : 1973
Yvert & Tellier n° 1767
Categorie : Timbres poste
Famille : personnel médical
Graveur : Claude Haley
Dessinateur : Claude Haley
Valeur neuf MNH ** : 0.10 €
Valeur oblitéré : 0.10 €