Timbre : POUR L'ART ET LA PENSÉE
Timbre : POUR L'ART ET LA PENSÉE : L'économie de la culture contemporaine prend le plus souvent comme point de départ l'ouvrage fondateur de Baumol et Bowen sur le spectacle vivant, selon lequel la réflexion sur l'art entre dans l'histoire de la pensée économique dès la naissance de l'économie moderne, soit au XVIIe siècle. Jusqu'à cette époque, les arts avaient une image ambivalente. Ils faisaient en effet l'objet d'une condamnation morale en tant qu'activité dispendieuse offrant peu de bénéfice à la société et liée aux péchés d'orgueil et de paresse. Si on leur trouvait quelque mérite, c'était dans leur valeur éducative, ou dans leur capacité à éviter aux riches de gaspiller leurs ressources dans des activités encore plus néfastes. Au XVIIIe siècle, Hume et Turgot contribuent à donner une image plus positive des activités culturelles, les présentant comme d'utiles incitations à l'enrichissement, et donc à la croissance économique. De son côté, Adam Smith relève les particularités de l'offre et de la demande de biens culturels qui formeront une partie du socle du programme de recherche de l'économie de la culture. L'économie du XIXe siècle recherche l'expression de lois générales à l'image des sciences exactes. De ce fait, ni les auteurs de l'économie politique classique, ni les marginalistes ne firent une grande place aux spécificités de l'économie de la culture dans leurs programmes de recherches, même si individuellement, plusieurs d'entre eux (Alfred Marshall, William Stanley Jevons) étaient sensibles aux interrogations sur la place des arts dans une économie industrialisée. La réflexion sur le rôle économique des arts et sur les conditions économiques de sa production émanèrent ainsi d'intellectuels intégrant des dimensions économiques dans un programme essentiellement politique ou esthétique (Matthew Arnold, John Ruskin ou William Morris). À partir du milieu du XXe siècle, des figures importantes commencèrent à s'intéresser à ces questions, comme Galbraith, qui échoua toutefois à susciter un intérêt à la fois chez les artistes et chez ses confrères économistes. De même, si Keynes eut une influence décisive dans les actions du Bloomsbury Group qui conduisirent le Royaume-Uni à se doter d'une structure institutionnelle de soutien aux arts (le British Arts Council), il ne consacra directement aucun travail de recherche personnel à ce sujet. C'est au cours des années 1960 que l'économie de la culture se constitue en champ disciplinaire proche, sous l'impulsion de l'ouvrage de Baumol et Bowen ainsi que de travaux émanant de l'analyse des biens addictifs (Gary Becker), de la théorie des choix publics. Conçue au départ comme un carrefour de plusieurs disciplines, l'économie de la culture dispose d'une revue spécialisée à partir de 1977, et atteint une pleine reconnaissance académique en 1993 à l'occasion de la publication d'une revue de littérature dans le Journal of Economic Literature et de deux manuels de référence.
Année : 1937
Yvert & Tellier n° 329
Categorie : Timbres poste
Famille : non célèbre
Dessinateur : Achille Ouvré
Valeur neuf MNH ** : 1.50 €
Valeur oblitéré : 0.80 €