Timbre : ANTOINE BOURDELLE LA DANSE
Timbre : ANTOINE BOURDELLE LA DANSE : C'est en 1910 que Bourdelle vit, pour la première fois, les danses d'Isadora Duncan_ Ce fut une révélation_ Il comprit combien ces réalisations fugitives peuvent être empreintes de dignité architecturale et d'éternité. • Lorsque la grande Isadora Duncan a dansé devant moi, trente ans de ma vie regardaient tous ces grands chefs-d'oeuvre humains s'animer soudain, dans des plans ordonnés du dedans, par tout l'élan de l'âme». • Isadora a la mesure exceptionnelle, elle est la proportion qu'emporte une émotion; elle est immortelle et mortelle et ces deux visages mêlés sont toute la loi du divin ». Et il ajoutait: « Toutes mes muses, au Théâtre, sont des gestes saisis durant l'envol d'Isadora. Avec neuf visages divers que j'ai pu dérober à bien des visages de femmes, c'est toujours elle, Isadora, qui s'entrechoque dans ma frise avec Isadora, dans la fureur de l'hymne ou dans l'abandon de l'offrande. Ainsi parlait Bourdelle, expliquant à ses élèves les hauts-reliefs qu'il venait de sculpter sur la façade du Théâtre des Champs-Elysées. Cette façade comporte en effet huit hauts-reliefs taillés dans le marbre: un couronnement de l'édifice composé de trois parties et intitulé. Apollon et sa Méditation. Les Muses accourent vers lui» et cinq hauts-reliefs plus petits, placés au-dessus des portes du Théâtre de la Comédie et du Studio. Ce sont: « La Tragédie », « La Comédie », « La Musique », « L'Architecture et la Sculpture» enfin « La Danse ». C'est cette dernière oeuvre qui est reproduite sur le timbre. Elle est l'un des ornements les plus célèbres de cette façade du Théâtre des Champs-Elysées, construit en 1912 et 1913 d'après les plans d'Auguste Perret et qui est bien la premlere grande oeuvre monumentale moderne édifiée grâce à un matériau moderne, le ciment armé, qui parut en France dans ce siècle. C'est un chef-d' oeuvre, une des plus admirables réalisations architecturales actuelles dont puisse s'enorgueillir Paris . Il n'est pas indifférent de le noter ici puisque cette façade signée par Perret aurait pu aussi l'être par Bourdelle. Car si le plan de Perret fut trouvé génial par le comité, sa façade fut refusée et c'est Bourdelle qui fut chargé de la réétudier. Il changea le parti horizontal de ce projet dont le centre était aveugle, en parti vertical éclairé par de hautes baies, ce qui fut exécuté. Il ne faut d'ailleurs pas croire que cette oeuvre reçut à l'époque, de la part du public, une admiration totale. Forain l'appela: « LeZeppelin de l'avenue Montaigne ».L'homme qui fait face à Isadora, dans ce haut relief. La Danse»est Nijinsky. « Nijinsky, dit Bourdelle, est rempli du souffle obscur des bêtes libres; il est brusque, mais naïvement plus qu'humain, il a de l'animal sacré ... ». « La Danse est peut être douce, mais qu'elle est grave! elle est comme une méditation ». « Isadora penchant et renversant sa fine tête, ferme les yeux pour danser en dedans, en sa pure émotion ». « Ses mains frôlent le ciel du marbre. Elles semblent mourir et leur vie s'envoler. . . ». « Lui, le danseur, un Nijinsky, s'arrache avec élan sauvage aumarbre qui le garde encore. Ses pieds osseux repoussent loin le sol, mais le bloc retiendra cet ho=e qui porte en lui le génie ailé des oiseaux».
Année : 1968
Yvert & Tellier n° 1569
Categorie : Timbres poste
Famille : bas-reliefs
Dessinateur : Jacques Combet
Valeur neuf MNH ** : 0.20 €
Valeur oblitéré : 0.15 €